lundi 13 octobre 2008

Shrek Le Troisième

Nouvel opus des aventures de l'ogre vert. Irrévérencieux, touchant, impudent et malodorant, accompagné de son éternel âne, d'un chat potté plus culotté que jamais, et de sa douce, Shrek troisième du nom est de retour sur nos écrans (de TV).

Shrek, après la mort du père de Fiona, doit aller chercher Arthur, le seul héritier du trône, sans quoi il devra lui-même occuper ce poste (ce qui ne l'enchante pas du tout). Pendant son absence, Fiona, enceinte, doit faire face à une rébellion des méchants, menée par le Prince Charmant fermement décidé à récupérer son royaume.

Le film est très bon, techniquement parfait, très drôle, et s'inscrit sans la déshonorer dans la lignée des Shrek. Seul, il serait sans doute classé dans les films géniaux, qu'on peut voir et revoir. Mais le défaut essentiel de Shrek 3, c'est qu'il arrive après le 1 et le 2. Or, ces deux-là étaient exceptionnels. Les auteurs ont tenté de reprendre la recette qui a si bien marché mais cette fois, ils ont mis beaucoup trop de sel. L'humour et la caricature sont les éléments fondamentaux du monde Shrek.
Dans ce troisième épisode, la formule marche toujours. C'est drôle, les références sont amusantes, l'indécence et l'insolence des personnages, leur côté « anti-héros » font de ce long-métrage un petit bijou d'animation, de malice et de légèreté. Les mondes de la littérature, du cinéma ou de la chanson sont explorés avec impertinence et dérision. Bref, c'est brillant. Et ça, on adore ! Mais Shrek le Troisième est indiscutablement moins bon que les deux premiers opus. En effet, les auteurs sont tombés dans le piège de la surenchère. L'humour n'est pas toujours particulièrement fin. Au contraire, il est même parfois plutôt lourd.
Dans les deux premiers épisodes, les auteurs semblaient prendre plaisir à railler une œuvre, ou à y faire référence. L'allusion n'était pas forcément subtile, mais elle était un plus, un bonus, un élément qui venait servir l'intrigue. Dans ce troisième épisode, l'histoire ne se construit plus uniquement pour elle-même. La fiction n'est plus en centre du film, c'est l'humour qui a pris sa place. Le but du film est de faire rire en racontant une histoire, plus de raconter une histoire en utilisant l'humour. Et c'est dommage, car le film ne se construit plus que sur les gags.

D'autres part, la morale a changé de camps. Avant elle était objet de sarcasme. Le personnage même de Shrek est fondé sur son mépris des convenances et de la morale. Maintenant, on se trouve en face d'un Shrek ouvertement guimauve, avec de grandes envolées lyriques sur le physique, le regard des autres, l'être et le paraître... Rasoir ! La force de Shrek était justement de parvenir à introduire une part de morale sans en avoir l'air. Le monstre n'est peut-être pas celui que l'on croit. Mais c'était le spectateur lui-même qui tirait cette conclusion. Il n'avait pas besoin d'une ou deux scènes bien pires que celles que le film prétend pourtant caricaturer.

Et enfin, dernière chose, la bande son est moins bonne. La BO du second film était excellente, et celle du premier était géniale aussi, mais dans le troisième, la musique, tout en étant bonne, n'a rien d'exceptionnel ou d'entraînant comme c'était le cas avant. C'est vraiment dommage car une excellente BO était devenu un élément indispensable du monde Shrek.



En conclusion, il faut avoir vu ce troisième épisode. Mais en ne s'attendant certainement pas à une histoire aussi exceptionnelle que dans les deux premiers films. Mais s'il n'obtient pas la note maximale, il reste un très bon divertissement qui rend parfaitement hommage au monde envoûtant, drôle, sarcastique, léger et brillant de l'ogre vert le plus cool de la planète.

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