samedi 3 avril 2010

Cancer du col de l'utérus : le vaccin GARDASIL

L’an dernier, c’était le dernier truc in, celui que tout le monde faisait, et devait faire : le vaccin contre le cancer du col de l’utérus. J’étais sincèrement persuadée qu’il était capital de recevoir ce vaccin, et qu’effectivement, avec lui, je n’aurais aucun risque d’avoir un cancer du col de l’utérus. Quand au risque potentiel du vaccin lui-même, il ne m’a même pas effleuré l’esprit. Mais après quelques recherches, il semblerait que le GARDASIL ne soit pas aussi efficace et sûr que l’on voudrait bien nous le faire croire. Explications.

Tout d’abord, c’est un vaccin contre QUOI ? Le terme de « vaccin contre le cancer du col de l’utérus » est erroné. Les publicités disent d’ailleurs que leur produit protège contre le Virus du papillome humain (PVH), qui est une MST. Or, lorsque l’on a cette infection, elle peut provoquer l’apparition de cellules précancéreuses (qui ne sont pas des cellules cancéreuses) qui, au bout d’une longue période de temps qui peut aller jusqu’à 30 ans, pourront effectivement causer un cancer du col de l’utérus. 400 femmes chaque année meurent encore de ce type de cancer. Cependant, le PVH est une infection qui a plus de 200 souches différentes, et toutes les formes n’ont d’ailleurs pas été identifiées.

GARDASIL protège contre 4 formes du PVH, dont seulement deux peuvent aboutir à un cancer du col de l’utérus. Or, de toutes les femmes qui ont été infectées par le PVH, seulement 2,3% d’entre elles l’ont été par les deux formes dont protège le vaccin.
De plus, le PVH est l’une des infections qui s’attrape le plus facilement : pratiquement toutes les femmes ont été au moins une fois infectées. Mais c’est également l’une des infections qui est le plus facilement éliminé de façon spontanée par le système immunitaire : dans 90% des cas, même pour les formes les plus dangereuses, le corps guérit tout seul.

De plus, il y a une alternative au vaccin, qui est moins dangereuse et plus sûr : le test Pap, que chaque femme devrait effectuer chaque année, et qui permet de prévenir de nombreux cancers, étant donné que les cellules précancéreuses mettent plusieurs années à devenir cancéreuses. Ainsi, au lieu de financer la campagne de publicité de la firme Merk (impliquée d’ailleurs dans plusieurs scandale, mais c’est une autre histoire), il serait peut-être plus judicieux de faire la promotion de test Pap, gratuit et sans danger.
Car, oui, le vaccin comporte des risques. Comme tous les vaccins et les médicaments, d’ailleurs. Les effets secondaires potentiels sont quelque chose de connus et de largement admis… tant qu’ils restent peu importants. Or, les effets secondaires du GARDASIL sont importants. Jusqu’à présent, CBS News recense, dans le monde, 29 morts de jeunes femmes liées au GARDASIL, sans compter celles qui n’ont pas été reconnues comme victimes du vaccin. Mais en plus de ces décès, il y a un peu plus de 2000 jeunes filles qui ont été hospitalisées et qui n’ont toujours pas retrouvées la santé (un rapport du National Vaccine Information Center, un organisme de surveillance pharmaceutique indépendant, totalise plus de 5000 passages aux urgences). Cela fait beaucoup de risque pour une infection dont la probabilité qu’elle aboutisse à un cancer est si basse et surtout avec l’existence d’un test de dépistage fiable et gratuit.

Au final, j’ai décidé que je ne me ferais pas vacciner. Et pourquoi le faire ? En dépit de ce que les campagnes publicitaires veulent bien nous faire croire, il n’y a pas d’urgence. Oui, le cancer du col de l’utérus tue aujourd’hui 400 femmes chaque année, mais non seulement le chiffre a régressé ou est resté stable selon les régions du monde (dans les pays développés du moins), il n’y a donc pas d’épidémie qui justifie l’ampleur de la campagne d’information, mais en plus, le PVH ne suffit pas pour causer un cancer, une maladie déjà existante comme le VIH, ou simplement une mauvaise hygiène de vie sont des terrains qui permettent à l’infection de faire son travail.

Mais il est dur de défendre cette opinion, car aujourd’hui, on ne remet plus en cause les « décrets » médicaux, et en particulier ceux qui viennent des grandes compagnies pharmaceutiques. Mais le mécontentement est de plus en plus palpable, aussi bien parmi les simples citoyens que parmi des médecins. C’est la magie d’internet : c’est un outil formidable qui peut parfois nourrir la paranoïa, mais surtout qui permet à l’information de circuler, et aux gens de prendre du recul par rapport à ce qu’on veut bien leur dire. L’article est parsemé de liens, pour vous donner mes sources (ce n’est pas un délire personnel !) mais aussi pour vous inviter à faire vos propres recherches et vos propres opinions.


POUR EN SAVOIR PLUS

Le réseau québécois d'action pour la santé des femmes se mobilise

Le NY Times a publié un article, "The evidence Gap", qui a été partiellement traduit et commenté par Pharmacritique, qui fait également un lien vers l'article original en anglais. Il y a par ailleurs plusieurs autres articles sur le GARDASIL sur le site, plein de références !

La monographie complète du vaccin publiée par la firme Merk Frosst

jeudi 1 avril 2010

Tu t'es vu quand t'as bu ?


Le 9 mars derniers, les députés français ont adopté le projet de loi visant à interdire la consommation d’alcool pour les mineurs. L’interdiction pour les moins de 16 ans existait déjà – et n’était déjà pas respectée. Cependant, entre 16 et 18 ans, la vente d’alcools non forts était autorisée. Pour ma part, je ne me sens pas du tout concernée par ce projet de loi : je ne bois pas, par goût plus que par conviction d’ailleurs. En France, certains considèrent ce projet comme inutile : 18 ans ou pas, un jeune qui veut boire boira. Surtout que l’interdit représente un certain attrait pour pas mal d’ado. De plus, les jeunes sont lassés d’être considérés comme des irresponsables qui boivent et fument pour suivre le “troupeau” des copains. Marre d’être tous mis dans le même panier. D’autres, en revanche, s’affolent des chiffres de comas éthyliques. A même pas 15 ans, le nombre d’adolescents qui a déjà été saoûl est élevé – et effrayant. A seulement 11 ans, 59% des français ont déjà bu de l’alcool. A 13 ans, 16% ont déjà été ivre. Le chiffre grimpe à 41% pour les jeunes de 15 ans. C’est pourquoi d’aucuns pensent qu’il faut absolument encadrer la vente et la consommation d’alcool pour éviter les drames.

Tout ça pour en arriver à la façon dont ça fonctionne au Québec. Lors de ma première visite, en vacance avec mes parents, j’avais 17 ans. Je n’étais donc pas majeure, ni en France, encore moins au Canada. Comme cela arrivait très souvent en France, mes parents m’ont demandé d’aller leur acheter deux bouteilles de bière pour la soirée. Naturellement, l’alcool était pour eux. Je me souviendrais longtemps des yeux écarquillés du vendeur qui a refusé catégoriquement de me vendre la moindre goutte d’alcool. D’autant plus que lorsqu’il m’avait demandé mon âge, j’avais bien sûr dit la vérité. Mon accent français m’a sauvé, mais l’épisode est maintenant dans l’histoire familiale et continue de nous faire rire. Et pourtant, la France prend le même chemin puisque la vente d’alcool à toute personne qui n’est pas majeure est maintenant interdite en France aussi. Mais la différence principale est que les commerçants québécois appliquent la loi, eux !

Et pourtant, je me demande vraiment si l’interdiction est la bonne solution. Les jeunes trouvent toujours le moyens de se procurer l’alcool qu’ils veulent. En falsifiant les cartes d’identité, ou tout simplement en demandant à un majeur. Mais même si les chiffres français de la consommation des adolescents font peur, je trouve que laisser aux jeunes une certaine autonomie est important. La plupart d’entres eux font peut-être un ou deux excès, mais cela leur permet aussi de connaître leurs limites, et de les respecter par la suite. Grâce à ça, ils savent boire. Une amie m'a raconté une anecdote. Alors qu’elle avait 17 ans, sa classe a fait un échange scolaire avec une classe d’un lycée américain. Quand lesdits américains sont venus en France, ils ont été ravis par la facilité de se procurer de l’alcool. A tel point que plusieurs d’entre eux ont beaucoup trop bu et qu’une jeune fille s’est retrouvé à l’hôpital dans le coma. Selon mon amie, l’explication est simple : ils ne savaient pas boire et ne connaissaient pas leurs limites.

C’est toujours un débat difficile. Faut-il protéger les jeunes d’eux-même, tout en sachant que de toutes façons ils trouveront toujours le moyens de contourner l’interdiction, ou faut-il leurs faire confiance, en sachant que le verre de trop peut avoir des conséquences dramatiques voire irréparables ?