vendredi 27 mars 2009

La couleur de la justice

« Les discriminations judiciaires et policières en France » étaient le thème d’une conférence organisée par le Centre international de criminologie comparée (CICC) de l’Université de Montréal le 18 mars dernier. Thème est récurrent dans l’Hexagone lors des débats sur ces deux institutions. Dans quelle mesure la police et la justice créent-elles et perpétuent-elles des discriminations à l’égard des populations immigrées ou tout simplement des gens de couleurs ?

Discrimination ethnique

La perpétuation des discriminations est l’objet de l’étude de Fabien Jobard, docteur en science politique et chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Paris. Il travaille principalement sur la police, au centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales, et a publié plusieurs ouvrages et articles sur la question. Son constat est clair : si l’institution judiciaire ne produit pas de nouvelle discrimination, elle perpétue celles qui sont créées par la société et qui sont plus présentes au sein de la police.

Pour un juge, des éléments comme la nature du délit ou les antécédents du prévenu priment sur l’origine ethnique de l’individu. En revanche, des considérations telles que le sexe, l’origine et le style vestimentaire jouent d’avantage pour les policiers dans les contrôles d’identité. 8% de la population française est composée d’immigrés. Or, ces derniers représentent 20% des personnes interpellées par la police, un quart des personnes condamnées par un juge, et un tiers de la population carcérale. C’est sans compter les français dont les parents ou les grands-parents sont des immigrés naturalisés et qui font aussi les frais de la discrimination dans la société en général.

Justice et discrimination

Fabien Jobard s’est intéressé dans un premier temps à la question suivante : est-ce que l’origine ou la couleur de peau influencent les juges ? La réponse qu’il donne est négative. Sa recherche porte sur les outrages, les rebellions et les violences à l’encontre des policiers. C’est un bon sismographe des tensions qui règnent entre les forces de police et la population, essentiellement les jeunes des banlieues. Cet indice a doublé dans les années 90, et a été encore une fois multipliée par deux depuis lors.

Selon les recherches qu’il a menées sur 864 dossiers étalés de 1965 à 2005, près de 63% des prévenus étaient des Européens, 20% étaient Maghrébins et 15,5% étaient des Noirs africains. Or, en examinant les statistiques des sanctions, il s’avère que le risque d’écoper d’une peine de prison ferme est deux fois plus important pour les Africains que pour les Européens. Est-ce pour autant de la discrimination ? D’autres données entrent en ligne de compte. Par exemple, le type de délit : les peines sont plus sévères pour un acte de violence que pour un outrage. La récidive est également importante : si la personne interpellée n’en est pas à sa première fois, elle passe en « comparution immédiate », c’est-à-dire qu’il est déferré devant le juge le jour de son interpellation ou le lendemain. Or, dans ces cas là, les peines constatées sont plus importantes. Enfin, il y a la présence au cours de l’audience. Si le prévenu est absent sans pouvoir fournir d’excuse valable, cela a également tendance à accroître la sévérité du juge. Finalement, selon Fabien Jobard, quand on recoupe les données, le facteur de l’origine ethnique disparaît. Ce sont d’autres éléments – la violence, la récidive, l’absence devant le juge – qui sont déterminants. La justice s’exerce donc sans tenir compte des origines ou de la couleur de peau de la personne jugée. Cependant, M. Jobard émet une réserve : la justice ne crée pas de discriminations, mais elle ne corrige pas non plus celles qui précèdent son office. De plus, les policiers compliquent parfois un outrage en portant plainte pour préjudice moral, et cela arrive plus souvent quand le prévenu est Africain que quand il est Européen. Avec cette nouvelle donnée, l’origine ethnique a une incidence, même si elle reste relativement faible.

Police et minorités visibles

Dans la deuxième partie de son travail, il porte son attention sur les policiers. Il raconte que pendant près de six mois, à plusieurs endroits de la capitale française, des policiers effectuant des contrôles d’identité ont été suivis et observés à leur insu, afin de recueillir des données statistiques.

D’après l’article 78.2 du Code de procédure pénale français, les policiers peuvent interpeller la personne de leur choix pour effectuer un contrôle. C’est d’autant plus vrai depuis que le terrorisme est devenu une priorité pour la plupart des gouvernements. L’article de loi précise cependant que ces contrôles doivent être motivés par le soupçon que la personne concernée a commis ou va commettre une infraction, un délit ou un crime. Ces contrôles semblent toutefois, d’après le chercheur, ne pas suivre la même logique : tout d’abord, les Noirs et les Maghrébins sont surcontrôlés. Ensuite, la plupart des personnes contrôlées ne portaient pas de sac, alors justement qu’un gros sac est suspect car il peut cacher beaucoup de choses. Enfin, le style vestimentaire influait aussi sur les choix des policiers. Les jeunes hommes habillés hip hop étaient ainsi surcontrôlés. Mais quand on croise les données, M. Jobard émet des doutes : difficile de savoir si le facteur le plus important est la couleur de peau ou le style vestimentaire, donc de savoir sur quoi exactement porte la discrimination. D’autant plus que les résultats obtenus sont très différents selon les lieux dans lesquels se sont rendus les chercheurs. Les variations sont trop fortes pour pouvoir faire des affirmations.

Il conclu ainsi : « Au final, les analyses tant pénales que civiles montrent que si discrimination il y a, il est assurément très difficile de dégager une discrimination directe, assumée, volontaire. Toute la mécanique judiciaire renforce ces dernières années les effets de clientèle. En d’autres termes, la probabilité qu’un condamné soit à nouveau condamné et que la prison ne soit jamais promise qu’aux ex-détenus est renforcée. Cet effet clientèle se superpose indéniablement aux origines: la justice française a contre elle l’évidence des apparences, celles d’une justice discriminatoire. »

Article pour Reflet de Société

mardi 24 mars 2009

Le micro-crédit

Prix Nobel de la paix 2006 : Muhammad Yunus

En 2006, le bangladais Muhammad Yunus a reçu le prix Nobel de la paix. Ce qui a pu surprendre ceux qui le connaissaient déjà : Yunus est en effet un économiste. Né en 1940 dans ce qui était encore à l’époque une partie de l’Inde sous colonisation anglaise, il étudie d’abord près de chez lui. Il visite cependant pendant sa jeunesse l’Amérique du Nord, l’Europe, et une partie de l’Asie.

En 1957, il part à l’université de Dakha étudier l’économie, obtient son diplôme et devient enseignant. Il s’essaie à diriger une entreprise, et rencontre le succès. Mais il décide finalement de partir étudier aux États-Unis, où il obtient son doctorat.

Il restera pour travailler, mais en 1971 éclate la guerre de libération du Bangladesh. Muhammad Yunus soutient les indépendantistes et s’implique. Il rentrera finalement chez lui en 1972, quelques mois après la déclaration de l’indépendance du Bangladesh.

Une banque pour le développement : la Grameen Bank

Il occupe alors le poste de responsable du département d’économie de l’université de Chittagong. La pauvreté qui règne le choque : « Une terrible famine frappait le pays, et j’ai été saisi d’un vertige, voyant que toutes les théories que j’enseignais n’empêchaient pas les gens de mourir autour de moi. »

En étudiant la situation des pauvres, il en vient finalement à la conclusion que le principal problème vient du fait qu’ils n’ont pas accès à des capitaux. Les banques refusent de prêter et les usuriers locaux pratiquent des taux d’intérêts à la limite de l’indécence. L’idée germe alors. En utilisant son propre argent, il propose à quelques villageois des « micro-prêts » de quelques dollars, dont les conséquences s’avèrent très positives. En 1977, il crée finalement sa propre banque, la Grameen Bank, qui se consacre au micro-crédit.

Le micro-crédit : qu’est-ce que c’est?

Le fonctionnement est relativement simple. Lors de ses recherches, Yunus a rencontré un groupe d’artisans ayant besoin de 27 dollars pour acheter du bambou. Les banques refusaient de prêter une si petite somme à des clients soi disant insolvables. Yunus a finalement prêté les 27 dollars de sa propre poche, ce qui a permis aux artisans d’acheter le bambou, donc de produire, et même de créer de nouveaux emplois. Ils ont remboursé le prêt sans difficulté. C’est là tout le principe du micro-crédit.

La Grameen Bank propose à des artisans ou entrepreneurs à l’échelle locale des petits prêts à taux d’intérêt nul, ce qui leur permet de financer leurs activités et d’entrer dans une dynamique de production et de profit. L’impact sur le développement social est considérable car le micro-crédit profite à divers secteurs et directement aux plus pauvres qui peuvent alors améliorer leur situation économique par leurs propres moyens.

Cela a également permis l’accès aux services sociaux de bases, ainsi que la revalorisation de la place et du travail de la femme dans plusieurs pays en développement, car ce sont les femmes qui utilisent en majorité ce système de prêt. Le micro-crédit est donc un vecteur de pacification social et d’amélioration de la vie de ses utilisateurs.

C’est pour cela que Muhammad Yunus et son institution la Grameen Bank ont reçus en 2006 le prix Nobel de la paix. La Grameen Bank a soutenu quelques 2,4 millions d’emprunteurs. Selon la Banque mondiale, il y aurait maintenant près de 10 000 institutions de micro-crédit dans 85 pays qui brassent 30 milliards de dollars. Environ 300 millions de personnes dans le monde en bénéficient.

Profiter de la crise économique pour changer le monde

Muhammad Yunus est intervenu ce mardi 19 mars à Tokyo, où il a estimé que la crise financière était une opportunité pour changer le fonctionnement du monde de la finance à l’échelle mondiale en faveur des plus démunis.

Dans le journal Le Monde, il a ainsi déclaré : « Le système financier doit être entièrement repensé. Il ne fonctionne pas pour le peuple de toute façon ! Pour les riches, oui ! Les grandes entreprises, oui ! Mais pas pour le peuple […]. Un petit nombre de personnes d’un seul pays avaient créé une situation désastreuse pour le monde entier, [ce qui démontre] la fragilité du système capitaliste actuel. »


Article écrit pour Reflet de Société

samedi 21 mars 2009

Juste pour rire [2]

Dans le cadre de fouilles dans le sous-sol russe jusqu'à 100m de profondeur, les scientifiques russes ont trouvé des vestiges de fil de cuivre qui datait d'environ 1000 ans. Par provocation les Russes en ont conclu publiquement que leurs ancêtres disposaient déjà il y a 1000 ans d'un réseau de téléphone en fil de cuivre.

Les Américains, pour faire bonne mesure, ont également procédé à des fouilles dans leur sous- sol jusqu'à une profondeur de 200m. Ils y ont trouvé des restes de fibre de verre. Il s'est avéré qu'elles avaient environ 2000 ans. Les Américains en ont conclu que leurs ancêtres disposaient déjà il y a 2000 ans d'un réseau de fibre de verre numérique. Et cela, 1000 ans avant les Russes !

Une semaine plus tard, à Marseille, côte bleue, on a publié le communiqué suivant : « Suite à des fouilles dans le sous-sol de la plage de Carry le Rouet, jusqu'à une profondeur de 500m, les scientifiques marseillais n'ont rien trouvé du tout. Ils en concluent que les Anciens Provençaux disposaient déjà il y a 5000 ans d'un réseau Wifi. Ce n'est qu'un peu plus tard que Dieu inventa le pastis afin d'éviter que les Marseillais ne deviennent les maîtres du monde... »


[Envoyé par ma tante. Mis en ligne car la Provence me manque...]

lundi 16 mars 2009

L'Eglise se trompe (encore) de coupable...

Difficile de ne pas réagir à une telle histoire. Une fillette brésilienne, 9 ans, violée pendant plusieurs années par son beau-père, tombe enceinte de jumeaux. C'est déjà le comble de l'horreur. Les médecins la jugent, en plus, inapte à mener à terme la grossesse sans mettre sa vie en danger. Deux médecins pratiquent donc un avortement. C’est à peu près à ce moment là que l'Église catholique a cru bon de fiche un peu plus en l'air son image déjà bien abimée et de prouver qu'Einstein avait raison: la bêtise humaine ne connait pas de limite. Un évêque brésilien n'a rien trouvé de mieux à faire que de prononcer une excommunication contre la fillette, sa mère qui a autorisé l'intervention, et les deux médecins. Le violeur, pauvre pêcheur, a droit au pardon, sans doute.

De l'incompréhension à l'indignation, l'affaire provoque beaucoup chez les fidèles catholiques qui commencent à se poser quelques questions. Personnellement, la vendetta que certains athées mènent à l'encontre de n'importe quelle religion m'exaspère tout autant que ces évêques mal embouchés. J'en ai un peu marre d'entendre parler de l'inquisition. C'était il y a cinq siècles. Il faut passer à autre chose. Je ne banalise pas les massacres qui ont eu lieu, et je suis tout à fait d'accord pour les condamner et pour condamner la façon de penser de l'Église d'alors. Mais c'était un autre temps, une façon d'envisager les choses radicalement différente de la notre aujourd'hui. Il ne faut pas juger le passé avec nos valeurs d'aujourd'hui. Ça ne sert à rien de faire de l’historiquement correct. Et puis il faut être un peu cohérent: ce sont les mêmes qui condamnent l'Église en la traitant de vestige du passé et en lui rappelant que l'on vit au XXIe siècle qui se servent de l'inquisition comme argument.

Pour en revenir à ce triste évènement, il provoque d’autant plus de remous que le cardinal Giovanni Battista Re, proche collaborateur du pape, soutient la décision de son collègue brésilien en précisant que c’est bien malheureux, mais que l’Église soutient le droit à la vie. Que la fillette risque de perdre la sienne en continuant la grossesse n’importe pas. Après tout, elle attendait des jumeaux. Deux contre un, elle perd. Tout simplement effarant. Le débat sur l’avortement est houleux et difficile, mais personnellement, je considère l’avortement comme l’un des droits basiques de la femme, car chacun doit pouvoir disposer de son corps comme il l’entend. Mais ce n’est pas la question ici. Le fait est que le Vatican semble de plus en plus éloigné de ses fidèles. Un véritable fossé s’est crée et continue de se creuser, à mesure que l’autorité catholique s’enfonce de plus en plus dans l’obscurantisme, la cruauté et l’intolérance. Quitte à ne pas apporter le soutient dont cette fillette a bien besoin et qui me semble pourtant correspondre à la mission de l’Eglise, il aurait été mieux de ne rien dire. Parfois, il faut savoir se taire.

samedi 14 mars 2009

Juste pour rire

La Bible, écrite par Dieu :

Best-seller ayant bénéficié d'une campagne de pub mortelle. Le point de départ de l'histoire est le suivant : une entité omnipotente crée une planète et quelques êtres vivants pour l'habiter. Vu que ces êtres foutent un bordel monstre, Il fait le ménage avec un bon gros déluge. Mais les êtres reviennent et refoutent encore plus de bordel.

Comme personnage, Dieu est un peu instable : Il est le super-vengeur d'un instant, puis balance des prières à tout va celui d'après. Ça manque un peu de crédibilité.

Le premier chapitre est nommé Genesis, d'après le groupe du même nom - l'auteur est un des plus grands fans de Phil Collins. Puis viens Exodus et là on a droit a des châtiments, des sacrifices, des miracles, et des guerres saintes dans tous les coins. Y'a tellement de sang et de sexe qu'il est étonnant que l'ouvrage n'ai pas encore été banni par un de ces groupes moralisateurs qui sont toujours en train d'interdire ceci ou cela...




- Lu sur internet, et juste parce que je trouve ça amusant ^^ -

mercredi 11 mars 2009

Rendez les armes

Pour garder un peu le contact avec l’actualité française, j’aime lire régulièrement les articles en ligne du journal Le Monde. Une manière de ne pas revenir dans quatre mois complètement ignorante de ce qu’il s’est passé chez moi. Et l’un des articles qui m’a interpellé, qui ne concerne pourtant pas la France, a comme sujet les armes à feu aux États-Unis. D’un point de vue français, le sujet est toujours un peu flou, et le cliché facile. Les États-Unis sont vu comme un pays dans lequel non seulement tout un chacun peut posséder une arme presque sans restriction, mais en plus, les américains adorent les armes à feu et revendiquent le droit d’en posséder. J’ai écrit “cliché” car je ne connais pas suffisamment bien la situation américaine pour affirmer que c’est la vérité.

AP/Jacqueline Martin

En France, les armes à feu n’ont pas particulièrement la côte. Je fais partie de ces personnes qui considèrent que laisser chacun disposer d’une arme à feu est dangereux. Voire inconscient. L’article du Monde décrivait une foire à armes à feu en Californie. La première chose qui m’a choqué, c’est l’argument principal de toutes les personnes interviewées: les armes à feu sont une protection. C’est déjà là qu’il y a un problème. Je ne doute pas de leur bonne foi, au contraire, mais c’est révélateur d’une société dans laquelle, pour lutter à armes égales avec n’importe quel agresseur potentiel, il faut être armé jusqu’au dents. En France, le nombre d’homicides par armes à feu est, d'après une étude de l'ONU, de 5,5 millions contre 62,4 millions pour les USA. Certes, les américains sont un peu plus nombreux que les français, mais ça fait encore beaucoup. Si on prend le Canada, le chiffre est de 6 millions. Si autant d’agresseurs, aux Etats-Unis, disposent d’armes à feu, je comprends bien les gens qui veulent se protéger. Mais je pense que c’est un cercle vicieux. Parce qu’on autorise les armes, alors tout le monde peut y accéder, y compris ceux qui en feront un mauvais usage (je ne vais pas m’étendre sur la question « y a-t-il vraiment un bon usage ? » ). Il reste bien sûr d’autres moyens d’agresser quelqu’un, ne serait-ce « que » à l’arme blanche. Mais le rapport de l’ONU que j’ai cité plus haut est formel : il y a un lien entre un haut taux d’homicides par armes à feu et la législation qui va avec. C’est donc bien une législation permissive qui provoque une hausse de la criminalité avec armes à feu, qui elle-même suppose de se protéger par les mêmes moyens.

Deuxième chose qui m’a choqué dans l’article : l’existence d’une association, très puissante, au point qu’on peut parler de lobby, pour la défense des armes à feu (l’expression elle-même prête à rire…). C’est la National Rifle Association (NRA). Je ne m’étendrai pas dessus. Disons seulement que ça corrobore la revendication et la fierté de porter une arme.

Mais il y a pire que les deux exemples que je viens de donner. Je vais tout simplement mettre la citation : « Plusieurs stands proposent des armes pour enfants : des vraies carabines calibre 22, courtes et légères, faciles à manier même pour les tout-petits. Les crosses et les bandoulières sont roses pour les filles, bleues pour les garçons. Il y a aussi un modèle orange vif avec des formes futuristes, genre jeu vidéo ». Je monte déjà au créneau quand il s’agit de mitraillettes en plastiques que les enfants exigent pour Noël. Alors de véritables armes, ça me laisse pantoise. Quand on sait qu’à l’autre bout du monde des enfants soldats sont enrôlés dans des guerres stériles et perdent totalement leur innocence, lire que les marchés des armes américains n’oublient pas les jou-jous des enfants, je trouve ça proprement insupportable. Et là je suis sincèrement heureuse de ne pas être américaine.
Mais rétablissons la localisation géographique : je ne suis présentement pas aux Etats-Unis, mais bien au Québec. D’après mes colocataires, on ne peut pas se balader dans la rue avec une arme impunément. Pour en posséder une, il faut un permis. Voilà qui ressemble plus à ce que je connais. A vrai dire, je n’aurais pas beaucoup plus à rajouter à propos du Québec : c’est la façon américaine de faire qui me choque, et les canadiens en sont bien loin.

En conclusion, je suis de celles et ceux qui pensent que la violence est l’arme des faibles. Quand on n’est pas assez fort pour imposer sa volonté sans avoir à recourir à la violence, et qu’on n’a pas la retenue d’accepter le refus et l’impuissance, c’est qu’on est intrinsèquement faible. Je laisse donc le mot de la fin à Isaac Asimov : « la violence est le dernier refuge de l’incompétence ».